Mon univers photographique

Dimanche 12 Février 2017

C'est probablement de mon père que je tiens le goût de l'observation, le désir d'immortaliser l'éphémère, l'instant qui réjouit, les émotions qui éveillent les sens. Aussi loin que remontent mes souvenirs, mon père fût le premier photographe à entrer dans ma vie. Qu'il s'agisse de photos de famille ou de photos de vacances, les photos souvenirs ont jalonné mon enfance, puis mon adolescence. Au cours de nos balades, de nos voyages, mon père ne perdait aucune occasion de mettre sa petite famille en scène.

Autodidacte en la matière, comme tout un chacun, dès que j'en ai eu l'occasion et par mimétisme je me suis mise à la photographie.

Mes premières prises de vues l'ont été avec des appareils que l'on nommait « boîtes à savon ». Mes premiers slogans : « clic clac Kodak c'est dans la boîte ». Ma curiosité aiguisée, mon œil façonné à l'observation, la photographie m'est apparue progressivement comme une passion, l'écriture picturale qui accompagnerait certaines de mes émotions. Mes nombreuses rencontres photographiques, mon adhésion à des clubs photos, ont forgé mon esprit. C'est ainsi, que de la photo souvenir, j'en suis venue à la photo d'art.

De la prise de vue au tirage, de l'argentique au numérique, de l'image en noir et blanc à l'image en couleur, des options qui chacune m'offre des opportunités différentes quant à l'expression de cette écriture picturale. Mais depuis l'essor du numérique, c'est surtout par la couleur que se traduit l'essentiel de mes émotions.
Depuis quelques temps déjà, je me suis tournée vers l'élaboration de séries, le travail d'auteur.

L'auteur par son écriture, quelle qu'elle soit, met à nu son âme en transcrivant ses émotions. C'est probablement en me confrontant à la nature, en apprivoisant des espaces très dépouillés que mes émotions sont les plus vives. Les écrire, c'est les rendre perceptibles, éveiller d'autres émotions, susciter l'imagination, le rêve, au-delà d'un univers qui pourrait apparaître insaisissable, voire austère pour certains.

Membre de la Fédération photographique de France, j'ai eu l'opportunité de participer à de nombreuses manifestations (Expositions/Concours). Avant 2002, membre d'un club photos de la ville de Paris. Depuis 2002, membre du club photos Zoom 92130. Membre de deux collectifs (3 X 3 devenu Cohérences et Urbanoiak's).

De nombreux photographes des XIXe, XXe et XXIe siècles ont sensibilisé mon regard notamment les humanistes comme Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau ou encore Willy Ronis, mais aussi les photographes minimalistes comme Gérhard Richter, Edward Weston.
S'il ne faut retenir que trois photographes ce seraient André Kertèsz, Michael Kenna et plus récemment Thibaut Cuisset.

Des lieux abandonnés, des villages fantômes, sont des espaces qui m'interpellent également. Ils sont le « reflet » du temps qui passe. Les réhabilités par l'image, (non pas une image triste, mais une image dépouillée des mauvais souvenirs) m'offre l'opportunité d'instaurer une beauté qui m'appartient. Le philosophe Charles Pépin qui a écrit un ouvrage intitulé « Quand la beauté nous sauve », m'invite à trouver en ces lieux des émotions, des sentiments que je souhaite inscrire dans une certaine forme de beauté.
Ainsi, ai-je consacré plusieurs séries sur des patrimoines détruits (celui d'une ville du nord de la Grèce à la suite des conséquences de la guerre civile des années 50, celui du patrimoine industriel de Plomari, ville de l'île de Lesbos près de la Turquie, puis celui de Goussainville au nord de Paris, une ville fantôme qui nous offre ses ruines et livre ses secrets).

Prix : 2012 - Prix d'Auteur régional (1er prix) / 2013 - Prix d'Auteur national (1er prix) - 2023 Prix d'Auteur régional (1er prix)

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